Tout savoir sur la rénovation énergétique des copropriétés !

Pour lutter contre le dérèglement climatique, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour répondre à ce challenge, la rénovation énergétique des logements est devenue incontournable, tout particulièrement en copropriété.

Le contexte et les enjeux de la rénovation énergétique

Lutter contre le dérèglement climatique

Le dérèglement climatique est un de défis majeurs de notre époque. En cause : émissions de gaz à effet de serre (GES), dont le CO2 (dioxyde de carbone), issues de la combustion d’énergies fossiles (gaz et fioul notamment). L’Accord de Paris engage les signataires à viser le seuil de + 2°C au maximum pour la fin du siècle, et induit donc une décarbonation des activités humaines.

En France, plusieurs dispositifs nationaux et locaux viennent encadrer la trajectoire à tenir. Ils visent à réduire les consommations d’énergie et donc les émissions de gaz à effet de serre liées, comme le Plan Climat national, la Stratégie Nationale Bas Carbone, ou les Plans Climat Air Energie Territoire constitués par les collectivités territoriales.

 

Les émissions de GES des copropriétés en France

En 2021, les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments résidentiels et tertiaires représentaient 20 % des émissions nationales. Ce qui en fait le 2ème poste d’émission, après le transport en France. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il est nécessaire de diviser par 2 la consommation d’énergie dans tous les secteurs, y compris le bâtiment. Cela nécessite une amélioration drastique de l’efficacité énergétique du bâti, tant sur l’enveloppe que sur les systèmes.

 

Environ 28 % des logements français sont en copropriété, rendant ce segment incontournable pour la rénovation énergétique, notamment dans les grandes villes. Les logements devront réduire de 50 % leurs consommations, et viser des rénovations Bâtiment Basse Consommation (BBC).

 

Les bâtiments labélisés « basse consommation » consomment peu d’énergie au regard du parc actuel. Ils sont bien isolées, étanches, avec des systèmes performants (ventilation, chauffage, eau chaude sanitaire). En 2022 ils correspondent à des étiquettes énergies A ou B.

 

La loi Climat et Résilience

Promulguée en août 2021, la Loi Climat et Résilience complète le cadre règlementaire existant pour lutter contre le dérèglement climatique et s’adapter à ses effets. Les copropriétés sont directement concernées par plusieurs éléments promus dans la loi.

 

Celle-ci s’articule autour de 6 domaines :

  1. Consommer : en agissant notamment sur l’information, les publicités et le développement de pratiques de ventes plus durables.
  2. Produire et travailler : en encourageant une économie et des modes de productions plus verts.
  3. Se déplacer : en favorisant et en développant des modes de transport moins polluants.
  4. Se loger : en améliorant le parc existant et en construisant en adéquation avec les enjeux environnementaux.
  5. Se nourrir : en soutenant l’accès, pour tous, à une alimentation plus respectueuse de l’environnement.
  6. Renforcer la protection judiciaire de l’environnement : en complétant les articles de loi déjà existants afin de consolider les ambitions écologiques du gouvernement.

 

Le nouvel arsenal règlementaire inclus le gel des loyers pour les passoires énergétiques, l’interdiction de mise en location des logements les plus énergivores, et des dispositifs de financement des restes à charge pour réaliser les travaux.

 

Vers l'interdiction des sources d'énergies fossiles 

L’impact carbone des énergie fossiles nous conduit à limiter voire supprimer leur usage dès que possible. La crise de l’énergie en 2022 rappelle que l’approvisionnement en ces énergies est sensible aux situations géopolitiques internationales. De plus, les produits pétroliers ont un caractère non-renouvelable, car sous forme de stock épuisables (hors biogaz).

 

Depuis le 1er juillet 2022, Il n’est plus possible d’installer une chaudière neuve dont les seuils d’émission dépassent les 300 gCO2eq/kWh PCI. Cela exclus de fait les chaudières au fioul et au charbon. Des aides financières existent pour neutraliser une ancienne chaudière fioul et sa cuve, ou pour installer des équipements plus vertueux.

 

Pour accélérer le pas, des collectivités portent des objectifs de zéro fioul sur le territoire, comme la Ville de Paris pour 2030.  

 

Consultez l’étude sur l’abandon du fioul

Les impacts positifs de la rénovation énergétique en copropriété

La rénovation énergétique a bien d’autres intérêts que la lutte contre le dérèglement climatique. Elle a un impact direct sur la vie des occupants, notamment :

 

  • Le confort thermique et acoustique ;
  • La diminution des charges liées au chauffage ;
  • L’augmentation de la valeur patrimoniale du bien ;
  • La résorption des passoires thermiques.

 

L'amélioration du confort

Le logement est le principal endroit ressource pour chacun∙e d’entre nous. On y dort environ 1/3 de notre temps, on y vie, et parfois on y travaille. Il est primordial d’avoir un logement confortable tant pour la santé physique que mentale.

 

Un logement mal isolé est souvent source d’inconfort et peut nuire à la qualité de vie, voire à la santé. La présence de parois froides et de problèmes d’humidité provoque de la condensation, une sensation de froid, et l’apparition de moisissures.

 

Il en va de même pour le confort d’été. Le logement est en incapacité à maintenir une température en dessous de 28°C en intérieur, sans climatiseur, lorsque les températures sont élevées à l’extérieur.

 

La réduction des charges d’énergie

Le chauffage est un poste de dépense qui pèse lourd dans le budget des ménages. D’autant plus que le coût de l’énergie est tendanciellement à la hausse depuis de nombreuses années.

 

Rénover est une manière significative et durable de diminuer les factures d’énergie. Les charges concernées peuvent être individuelles ou collectives, selon le mode de chauffage et le fonctionnement de la copropriété :

 

  • Achat d’énergie pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (fioul, gaz, électricité, etc.) ;
  • Eclairages des parties communes ;
  • Coûts d’entretien des équipements.

 

Agir sur le bâti est bon pour le porte-monnaie mais également pour la planète !

 

68 rue du Moulin de la Pointe, 75013 Paris. Cette copropriété est passée de 61 000 € à 20 000 € de factures de chauffage grâce à la rénovation du bâtiment. 

 

L'amélioration de la valeur patrimoniale 

Les travaux d’entretien courant des immeubles visent à conserver l’esthétique et la santé des bâtiments. Ils sont périodiquement nécessaires, comme le ravalement des façades ou les réfections de toitures. Lors d’une rénovation énergétique, on transforme l’existant, apportant au bâtiment une valeur ajoutée. Les gains de confort et les économies d’énergie augmentent la valeur du bien immobilier, comparativement à un bâtiment similaire non éco-rénové.

 

Nous pouvons distinguer ici 2 notions de « valeur ».

 

  • La valeur patrimoniale, qui fait référence à la valeur réelle (quantifiable) d’un bien, et qui peut être augmentée par une rénovation qui transforme son esthétique, son « cachet ».
  • La valeur verte, directement liée à la performance énergétique et environnementale du bien. Les Notaires de France publient chaque année une étude sur la valeur verte des biens vendus l’année précédente, en comparant leurs étiquette DPE. Plus l’étiquette énergie tend vers A, plus le bien se vend cher, notamment dans les zones peu tendues.

 

De plus, il est important de rappeler que les biens avec une mauvaise étiquette énergétique ne seront plus louables (2025 pour les étiquettes G, 2028 pour les F et 2034 pour les E).

 

La résorption de la précarité énergétique 

La définition de la précarité énergétique, issue de la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, stipule :

 

« Est en situation de précarité énergétique une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ».

 

Les ménages les plus précaires sont au nombre de 3 millions et représentent ainsi 10,5% des Français. En 2020, ces derniers ont dépensé plus de 8% de leurs revenus dans les factures énergétiques. Outre l’inadaptation des ressources, la notion de précarité énergétique renvoie à l’inadaptation des conditions d’habitat. Cela concerne, en l’occurrence, les passoires thermiques.

 

Une passoire thermique est un logement ou un bâtiment dont l’isolation est insuffisante voire inexistante. Souvent classée F ou G, une passoire thermique entraîne des charges, liées au chauffage ou à la climatisation, très importantes. Elle est également source d’inconfort pour les occupants. La présence de ponts thermiques, qui laissent entrer la chaleur ou le froid, peut même engendrer l’apparition de pathologies du bâtiment, comme les moisissures.

 

Un projet de rénovation globale est souvent nécessaire pour sortir une copropriété de son état de passoire thermique. 

 

L’exemple du 24 rue Beccaria (75012 Paris) illustre bien l’efficacité de la rénovation globale. La copropriété est passée de 312 à 87 kWhep/m²/an ! Les charges sont passées de 100 000€ à environ de 27 000€ par an, ce qui représente une économie de 70%.

 

Les obligations en copropriété

Le cadre règlementaire certaines obligations aux copropriétés pour les entrainer vers la rénovation énergétique. Voici les 6 obligations principales : 

 

  1. S’inscrire au Registre National d’Immatriculation des Copropriétés (RNIC) ;
  2. Réaliser un audit énergétique ;
  3. Se doter d’un fond de travaux ;
  4. Individualiser les frais de chauffage ;
  5. Embarquer les travaux de rénovation lors de l’entretien de l’immeuble ;
  6. Abandonner certains types de chauffage

 

Inscription au registre des copropriétés

Le Registre National d’immatriculation des Copropriétés (RNC) est un annuaire dans lequel toutes les copropriétés doivent obligatoirement être inscrites. L’objectif principal est d’enrichir la connaissance du parc de copropriété pour l’administration et les collectivités locales. L’immatriculation au registre est également un prérequis pour bénéficier de certaines subventions de l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat), ou des aides comme l’éco-prêt à taux 0 collectif.

 

Le syndic de copropriété doit y consigner les informations suivantes : 

 

  • Localisation ;
  • Définition technique des bâtiments (année de construction, nombre de lots, mode de chauffage, …) ;
  • Définition de la gouvernance de la copropriété (Syndic, date des AG, bilans des exercices comptables, …) ;
  • Procédures administratives ou judiciaires en cours.

 

Réaliser un diagnostic énergétique 

Un diagnostic énergétique est un prérequis essentiel à tout travaux de rénovation. Selon son format, il permet d’établir un état des lieu architectural, technique et énergétique précis des bâtiments. Il propose des scénarii de travaux plus ou moins détaillés.

 

Les copropriétés ont l’obligation de réaliser, à minima, un Diagnostic de Performance Energétique (DPE) collectif, et de mettre en place un Plan Pluriannuel de Travaux (PPT).

 

Contactez une conseillerère ou un conseiller France Renov pour vous accompagner !

 

La constitution du fonds travaux 

Mis en place en 2014 par la Loi Alur, le fonds travaux permet à la copropriété de mettre tous les ans une somme de côté en prévision de travaux. Le montant minimal annuel obligatoire à sauvegarder est de 5 % du montant total des charges de fonctionnement.

 

Ce fonds peut être utilisé pour les travaux de rénovation, par exemple le changement d’une chaudière au fioul pour un système de chauffage plus éco-responsables. 

 

L'individualisation des frais de chauffage 

Dans une copropriété en chauffage collectif, la répartition des charges se fait au tantième, c’est-à-dire en fonction de la surface des lots possédés par les propriétaires. Pour deux appartements identiques, les charges seront identiques mais la consommation réelle des ménages pourrait être différente (selon le taux d’occupation, le nombre de personnes, les habitudes de vie, etc.).

 

L’individualisation des frais de chauffage est obligatoire pour toutes les copropriétés en chauffage collectif ayant une consommation de plus de 80 kWh/m²/an.

 

L’installation des appareils de comptage permet une répartition plus équitable des frais de chauffage et d’eau chaude sanitaire. La facturation distingue alors une part collective répartie aux tantièmes, et une part individuelle.

 

Le décret travaux embarqués 

Le décret dit « travaux embarqués » ou « Décret Royal » du 30 mai 2016 impose aux propriétaires la réalisation de travaux d’économie d’énergie en cas de rénovation. Si votre copropriété souhaite procéder à un ravalement ou une réfection de toiture, elle devra obligatoirement prendre en considération l’isolation. 

Réaliser des travaux de rénovation en copropriété

Il existe une multitude de prestations et travaux à réaliser dans le but d’améliorer la performance énergétique de la copropriété. On y retrouve en premier les prestations intellectuelles comme le DTG ou la maîtrise d’œuvre, et les divers postes de travaux que l’on peut regrouper en deux catégories :

  • L’isolation des parois du bâtiment : du plancher à la toiture, en passant par les murs, les fenêtres et les combles ;
  • Les systèmes : comprenant le chauffage, l’eau chaude sanitaire, la ventilation et les éclairages communs.

 

Réaliser le bon diagnostic 

Il est important de réaliser un diagnostic préalable au montage d’un projet de rénovation !

 

Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) 

Le Diagnostic de Performance Energétique est une analyse simple de l’état du bâtiment et des postes de consommation d’énergie. Il propose en quelques pages un résumé de la situation, et des propositions de scénarii de travaux. Il donne l’étiquette énergie et l’étiquette carbone du bâtiment.

 

Le DPE en copropriété est obligatoire à compter des échéances suivantes :

  • 1er janvier 2024 pour les copropriétés de plus de 200 lots ;
  • 1er janvier 2025 pour les copropriétés entre 50 et 200 lots ;
  • 1er janvier 2026 pour les copropriétés d'au maximum 50 lots.

 

Le nouveau format du DPE depuis juillet 2021 utilise une méthode unique de calcul (3CL-DPE).

 

L'audit énergétique 

L’audit énergétique permet un état des lieux énergétique complet de la copropriété. Il inclut par exemple la visite de plusieurs appartements, une thermographie des façades, et la visite des installations des systèmes de chauffage et de ventilation.

 

Les préconisations de travaux sont également plus poussées, avec la proposition de 3 à 4 scénarii différents. Ils vont de l’entretien à la rénovation globale de l’immeuble, permettant de cibler le label Bâtiment Basse Consommation (BBC). Les scénarii sont chiffrés.

 

Il n’est plus obligatoire en copropriété, remplacé par le DPE collectif. Cependant, il peut faire partie intégrante d’un DTG.

 

La Résidence Les Jardins Albertivillariens (93300 - Aubervilliers) a effectué un audit énergétique qui a débouché sur des travaux de rénovation ambitieux et sur-mesure !

 

Le Diagnostic Technique Global (DTG)

Le DTG est le diagnostic le plus complet. Il s’intéresse à tous les éléments qui concernent la copropriété, et contient :

  • L’état du bâti (parties et équipements communs) ;
  • L’état des lieux du fonctionnement du syndicat de copropriété ;
  • L’audit énergétique ou le diagnostic de performance énergétique ;
  • Des préconisations concernant la gestion patrimoniale et technique de la copropriété ; 
  • Un plan de travaux, chiffré, qui permet le bon entretien du bâti.

 

Le DTG apporte une réelle expertise. Il est, à la fois, une étude architecturale, une étude énergétique et une étude financière. Cet ensemble de savoir débouche sur une préconisation de plan de travaux avec une priorisation des actions et une estimation des coûts. 

 

Le DTG est obligatoire pour les mises en copropriété, et recommandé pour les copropriétés souhaitant réaliser des travaux d’isolation.

 

Retrouver le cahier des charge type pour les DTG dans les ressources

Concevoir le projet de rénovation et se faire accompagner 

Monter un projet d’éco-rénovation et suivre les travaux demande des compétences spécifiques. Il est primordial de se faire appel aux bons professionnels dès que nécessaire :

  • L’Assistance à Maitrise d’Ouvrage (AMO)
  • La Mission Maitrise d’Œuvre (MOE) en phase conception ou réalisation
  • Les espace France Rénov’

 

L'Assistance à Maitrise d'Ouvrage  (AMO)

Le Maitre d’Ouvrage (MOA) est celui qui passe la commande auprès des professionnels, en l’occurrence la copropriété. Le syndicat des copropriétaires n’a que rarement les compétences pour mener à bien toutes les étapes d’un projet de rénovation.

 

C’est là qu’intervient l’Assistance à Maitrise d’Ouvrage (AMO). Proposé par des bureaux d’étude et des architectes, l’AMO assiste le conseil syndical à différentes étapes du projet.

 

L’AMO peut porter différentes missions comme :

  • Un appui à la définition du projet tel que souhaité par les copropriétaires ;
  • Un appui à la communication au sein de la copropriété ;
  • Animer les échanges avec toutes les parties prenantes ;
  • Calculer et mobiliser les aides financières.

 

La mission de Maitrise d'Oeuvre Concerption (MOE)

La maitrise d’œuvre (MOE) est le chef d’orchestre du projet. Elle peut être portée par un cabinet d’architecte, un bureau d’étude, ou un groupement des deux.

Son rôle est double :

  • Mission de conception : il s’agit de définir précisément les travaux à réaliser, à les chiffrer, et à lancer la consultation des entreprises ;
  • Mission d’exécution, ou suivi de chantier : il s’agit d’encadrer la réalisation des travaux en coordonnant les entreprises et vérifiant la bonne exécution des travaux.


Service public France Rénov' et CoachCopro 

France Rénov’ est le service public national de la rénovation énergétique pour l’habitat privé. Les espaces de conseil France Rénov’ sont portés par les collectivités territoriales, leurs Agences Locales de l’Energie et du Climat (ALEC), ou par des structures similaires.

 

Les particuliers et les copropriétés peuvent faire appel aux conseillers France Rénov’ pour bénéficier de conseils gratuits et neutres, voire d’un accompagnement tout au long du projet de rénovation. Pour les copropriétés, cet accompagnement peut se faire à partir de la plateforme CoachCopro, déployée pour environ 80 % des copropriétés de France métropolitaine.

Les travaux d'enveloppe du bâtiment : réduire le besoin de chauffage 

Diminuer ses consommations d’énergie, c’est tout d’abord diminuer le besoin d’énergie pour chauffer les logements. Le premier poste d’action est donc l’isolation de l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment pour en diminuer les déperditions (en augmentant sa résistance thermique).

 

L'importance de bien choisir ses matériaux 

Les bâtiments existants ont des contraintes techniques qui restreignent les choix de matériaux pour l’isolation. Un mur en béton pourra accepter tous les types de matériaux, tandis qu’un immeuble ancien type Haussmann ou Faubourg devra utiliser un isolant perspirant : qui laisse passer la vapeur d’eau. Dans ce cas, on préfèrera les matériaux biosourcés, parmi lesquels on retrouve :

 

Les matériaux naturels :

  • La laine et les panneaux en fibre de bois
  • La fibre et le béton de chanvre
  • Les bottes ou panneaux de paille / l’enduit paille-terre
  • Rouleaux et panneaux en laine de mouton / laine de mouton en vrac / écheveaux

Les matériaux recyclés :

  • Ouate de cellulose (issu de journaux recyclés)
  • Panneaux et rouleaux en coton recyclés / coton en vrac (issu de textiles usagés)

 

Les isolants à base de liège sont un matériau à la fois naturel (extrait de l’écorce du chêne-liège) et recyclé (issu de bouchons de lièges recyclés). L’autre avantage des matériaux comme la fibre de bois ou le chanvre est la capacité importante de déphasage. La chaleur mettra plus de temps pour passer au travers, permettant de garder plus longtemps le frais à l’intérieur en été.

 

L'isolation par l'extérieur des murs (ITE)

Les murs représentent environ 20 % de la déperdition de thermique d’un logement. Un mur non isolé laisse passer la chaleur facilement, et deviendra lui-même froid en hiver. Cette « parois froide » est à l’origine d’inconfort et de sensation de froid.

 

Lorsque cela est possible techniquement, il est nécessaire d’isoler par l’extérieur (ITE) tous les pans de mur de la copropriété pour en réduire au maximum le besoin de chauffage et améliorer le confort. L’isolant posé peut être fixé sur rail, chevillé, collé, et sous une finition enduit ou bardage rapporté.

 

La copropriété située au 176 Boulevard de Charonne, dans le 20ème arrondissement de Paris, a intégré une ITE dans son projet de rénovation et a atteint 50% de gain énergétique.

 

L'isolation des toitures

Les toitures représentent 30 % de la déperdition thermique d’un logement. L’air chaud étant moins dense que l’air froid, il a tendance à monter. Dans un logement dont le toit est mal isolé, cela signifie que la chaleur monte et n’est pas retenue à l’intérieur.

 

L’isolation des toitures peut être menée de différentes manières :

 

  • Isolation des planchers de combles perdus : c’est la solution la plus simple et économique. On projette un isolant au sol (laine de verre, ouate de cellulose) en couche épaisse.
  • Isolation des combles par l’intérieur : il s’agit de poser l’isolant par l’intérieur entre les chevrons.
  • Isolation en Sarking par l’extérieur : il s’agit de placer l’isolant entre la charpente et la couverture.
  • Isolation des toitures terrasses : dans ce cas, l’isolant est appliqué en panneaux (polyuréthane, liège, verre cellulaire) en dessous de l’étanchéité de la terrasse.

 

L’exemple du 22 rue Archereau dans le 19ème arrondissement de Paris est une belle illustration de rénovation lourde incluant l’isolation de la toiture.

 

L'isolation des planchers bas

Les planchers bas représentent 10 % de la déperdition thermique d’un bâtiment. Dans une copropriété, on assimile généralement le plancher bas à la séparation entre les logements du rez-de-chaussée et l’espace en dessous. Il peut s’agir de pleine terre, d’un vide sanitaire, ou d’un espace bâti accessible comme les caves et les parkings.

 

L’isolation peut être réalisée par le haut (par l’intérieur du logement), avec la pose de dalle ou le soufflage d’isolant entre les solives. Elle peut aussi s’opérer par le bas (par l’extérieur du logement) avec la pose d’isolant en « sous-face ». Cette dernière concerne les planchers de caves ou garage situé sous le bâtiment notamment. L’isolant est posé en panneaux, ou plus généralement projeté.  

 

Le 14 rue Edouard Lockroy (Paris 11) a procédé à l’isolation des planchers bas sur locaux non chauffés.

 

Le remplacement des menuiseries 

Les menuiseries (fenêtres et portes) représentent 20 % de déperdition de chaleur d’un logement. Elles sont souvent à l’origine de ponts thermiques lorsqu’elles sont vétustes. Remplacer du simple vitrage par des fenêtres de dernière génération est un bon moyen de gagner rapidement en confort et en économie d’énergie. De plus, on améliore l’isolation acoustique du logement.

 

On utilise trois types de matériaux pour les menuiseries dont les performances sont sensiblement équivalentes :

  • Le PVC : le moins cher, utilisé dans les bâtiments récents ;
  • L’aluminium : utilisé dans les bâtiments récents, notamment pour les grandes baies vitrées ;
  • Le bois : utilisé dans les bâtiments anciens.

En complément, il est possible de remplacer ou d’installer des occultants pour améliorer le confort thermique, et limiter les apports solaires en été. On pense notamment au volets, volets roulants, et persiennes.

 

La copropriété située 12 rue de l’ancienne mairie à Clichy (92110) a agit sur les menuiseries des parties communes et aussi sur les menuiseries des parties privatives ! Ce qui lui a permis, entre autres, d’atteindre 66% de gain énergétique.

Rénovation des équipements : maîtriser les consommations d'énergie 

Les systèmes sont tous les équipements qui consomment de l’électricité et de l’énergie en générale pour la production de chauffage, d’eau chaude sanitaire, la ventilation et les différents usages communs (ascenseurs, éclairages, etc.).

 

Les systèmes de chauffage

En copropriété, nous retrouvons principalement 4 systèmes de chauffage :

 

  • Le chauffage électrique : L’électricité est directement utilisée par effet joule pour chauffer une résistance, et produire de la chaleur. Les convecteurs électriques diffusent principalement par convection et rayonnement. Dans le cas des planchers chauffants, le chauffage est considéré « collectif » et réparti aux tantièmes.
  • Le chauffage à combustible : que ce soit en chaudière individuelle ou collective, il s’agit de bruler un combustible (gaz, fioul, bois) pour chauffer un système de distribution à eau chaude qui alimente des radiateurs.
  • Le raccordement à un réseau de chaleur urbain (RCU) : le réseau de chaleur urbain est un réseau d’eau chaude ou de vapeur sur lequel les copropriétés peuvent se raccorder. La sous-station d’échange permet de transférer la chaleur au réseau de distribution de l’immeuble, qui alimente les radiateurs ou un plancher chauffant. Le chauffage urbain peut être alimenté par des énergies renouvelables (biomasse, géothermie … etc.).
  • La pompe à chaleur : Pour les bâtiments bien isolés, il est possible de satisfaire les besoins en chauffage et/ou eau chaude à partir d’une pompe à chaleur. Celle-ci puise dans l’air, ou dans le sol (géothermie) les calories nécessaires.

 

Rénover le système de chauffage revient à remplacer les éléments vétustes par des équipements à haute performance, à améliorer la distribution de la chaleur (pompes, vannes de réglage, robinets thermostatiques, …) et parfois à modifier la source d’énergie. Pour les chaufferies vétustes, il existe de nombreux travaux complémentaires : amélioration de la ventilation, réfection des tableaux électriques, désembouage, régulation, etc.  

 

La copropriété du 33 rue de la plaine, dans le 20ème arrondissement de Paris, a abandonné sa chaudière au fioul pour se raccorder au réseau de chaleur urbain.

 

La ventilation

La ventilation est essentielle pour la santé des occupantes et occupants, et celle du bâtiment. L’air intérieur est toujours plus pollué que l’air extérieur ! Un manque de ventilation peut engendrer d’importants problèmes d’humidité et de moisissure, et une concentration en polluants pouvant dégrader la santé des habitantes et habitants. Il est donc impératif d’avoir un bon système de renouvellement d’air.

 

Il existe 4 systèmes de ventilations importants :

  • La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) : l’entrée d’air dans le logement se fait dans les pièces sèches (chambres, salon) et l’évacuation dans les pièces humides (salles d’eau, cuisine). En toiture, un extracteur mécanique permet d’aspirer l’air vicié. Les entrées et sorties d’air peuvent être autoréglables ou hygroréglables (sensibles à l’humidité).
  • La VMC double flux : le système d’une VMC double flux est plus ingénieux qu’un VMC simple. Les calories (chaleur) de l’air vicié qui a été aspiré par l’extracteur sont récupérées et servent à réchauffer l’air frais soufflé par la bouche de soufflage. L’air entrant est donc moins frais que l’air extérieur (qui entre directement par la VMC simple flux). 
  • La VMR (Ventilation Mécanique Répartie) : contrairement aux VMC, les VMR se trouvent dans chaque pièce d’un logement. Elles sont composées d’unités d’extraction et d’insufflation indépendantes et autonomes. Il n’y a pas de conduits ni d’extracteurs en commun à la copropriété.
  • Le puit climatique : aussi connu sous le nom d’« échangeur air-sol », « puit canadien » ou « puis provençal », il s’agit d’un mécanisme de géothermie passif. Grâce à un puit creusé dans le sol, à une profondeur à laquelle la température ne varie pas, l’air insufflé au logement es plus chaud en hiver, et plus frais en été.

 

À noter qu’il est nécessaire de se renseigner sur la faisabilité du projet de changement de système de ventilation. En effet, le puit climatique par exemple, peut s’avérer difficilement adoptable pour une copropriété en rénovation dans une ville dense (nécessite un forage).

 

Electricité des parties communes

Les consommations électriques des parties communes concernent les équipements (chaufferie, ventilation), les auxiliaires (ascenseurs) et les éclairages. On y retrouve notamment les couloirs, les espaces extérieurs, les parkings ou encore les locaux poubelles… etc. Elles peuvent représenter jusqu’à 30% des charges de copropriété.

 

Pour optimise, la copropriété peut commencer par remplacer tous les luminaires par des ampoules LED basse consommation, accompagnés de détecteurs de présence ou de minuteurs. Puis, elle peut réduire si possible le nombre de compteurs électriques et renégocier les contrats de fourniture d’énergie associés.

 

À Nanterre (92), au 367 Avenue de la République, l’amélioration du système d’éclairage a été inclut pour renforcer le projet de rénovation globale.

Financer la rénovation

Les travaux de rénovation énergétique ont un coût non négligeable pour copropriétaire : pour une rénovation globale, le montant par logement peut vite dépasser les 25 000 €. Pour accompagner les particuliers dans ces transformations, la puissance publique propose directement des solutions de financement, ou encadre des dispositifs dédiés.

Les aides de l'état

MaPrimeRénov' (individuelle)

MaPrimeRénov’ s’adresse aux propriétaires occupants ou bailleurs. Sous forme de prime, elle est versée par l’Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat (ANAH) et son montant dépend directement de la nature des travaux réalisés, et du niveau de revenus du ménage.

 

Elle finance les dépenses ou travaux engagés pour la rénovation énergétique d’un logement, enveloppe comme systèmes. Une aide supplémentaire peut être accordée pour une sortie de passoire thermique (étiquette F ou G), et si les travaux permettent d’atteindre le niveau bâtiment basse consommation (BBC).

 

MaPrimeRénov' Copropriété

MaPrimeRenov’ copropriétés est la subvention indispensable pour les travaux de rénovation énergétique de votre immeuble. Cette aide versée directement au syndicat de copropriétaires est destinée aux copropriétés inscrites au Registre National des Copropriétés (RNC) et dont la part de lots d’habitations principales dépasse 75%. Une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) est obligatoire, ainsi que la réalisation des travaux par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). 

 

Important : un gain de performance énergétique d’au moins 35% est nécessaire !

 

Enfin, le montant de la subvention dépend des revenus des ménages. Il peut atteindre jusqu’à 25% du montant des travaux, sans dépasser 25 000 € par logement (soit 6 250 € d’aide maximum par logement).

 

Les conseillerères et conseillers Coach Copro peuvent vous guider dans l’obtention de cette aide, inscrivez-vous sur CoachCopro !

Les Certificats d'économie d'énergie 

Les certificats d’économie d’énergie (ou CEE) sont des aides proposées par les fournisseurs d’énergie, sous différentes formes (bons d’achats, primes, réductions… etc), dépendamment du fournisseur choisi. De grands groupes comme EDF ou encore Total Energies sont concernés, tout comme Auchan ou Carrefour en tant que revendeurs de produits pétroliers.

 

Que vous soyez propriétaire (bailleur et/ou occupant), locataire ou même occupant·e à titre gratuit, les CEE sont accessibles pour toutes et tous. Leur montant dépend directement de la nature des travaux ou prestations réalisées.

 

Attention, vous devez faire votre demande avant d’engager les travaux avec votre artisan ! Dans certains cas, les CEE sont directement déduits par votre artisan sur le devis.

Les prêts

L'éco-prêt à Taux Zéro 

L’éco-prêt à taux zéro est un prêt bancaire permettant de financer une partie du reste à charge des travaux de rénovation énergétique. Accordé sans conditions de ressources, il peut être contracté par un∙e propriétaire (occupant ou bailleur) ou un syndicat de copropriétaires. Il concerne tous types de travaux de rénovation énergétique. 

 

Le montant du prêt peut se situer entre 7 000€ et 50 000€ et sa durée peut s’étaler jusqu’à 15 ans.

 

Il vous suffit de vous rendre dans l’une des banques habilitées à accorder ce prêt et de faire une demande. Il est seulement nécessaire d’avoir identifié les postes de travaux ou de présenter des devis délivrés par un professionnel Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). 


Les prêts bancaires classiques 

Comme pour n’importe quel autre projet, vous pouvez faire une demande de prêt à la banque, en tant que particulier ou en groupement avec d’autres copropriétaires. Ils sont notamment utiles lorsque le prêt à taux zéro n’est pas mobilisable.