[Série technique] – Le calorifugeage des réseaux en copropriété

Le calorifugeage des réseaux en copropriété consiste à isoler les tuyaux d’eau chaude et de chauffage, depuis la chaudière jusqu’aux zones chauffées. Les tuyaux présents dans les parties communes (caves, sous-sols, parkings ou vides sanitaires) ainsi que les colonnes montantes présentes notamment dans les placards techniques, sont donc isolés.

L’objectif est de retenir un maximum de chaleur à l’intérieur des conduits pour éviter les pertes par rayonnement. En effet, à la sortie de la chaudière, l’eau a en général une température comprise entre 60 et 70 degrés. À mesure qu’elle poursuit son chemin dans les tuyaux vers les habitations, elle perd de l’énergie sous forme de chaleur. Bien isoler les tuyaux réduit cette déperdition de chaleur et permet in fine de réduire la température initiale de la chaudière. Résultat : une meilleure efficacité énergétique et des économies d’énergie engrangées au niveau de la copropriété.

L’opération reste assez abordable avec un prix moyen se situant entre 20 et 23 euros du mètre linéaire. Entre 100 et 2 000 mètres d’isolation sont parfois nécessaires, tout dépend de la taille de la copropriété et de la longueur des tuyaux considérés.

Cette solution peut être implémentée dans tout bâtiment comportant une chaudière collective au gaz ou au fioul.

Grâce à l’isolation, les déperditions thermiques au niveau des tuyaux sont moindres, ce qui permet de faire baisser la température de la chaudière. À la fin de l’opération, le chauffagiste doit procéder à l’équilibrage de la chaudière avant de pouvoir observer les gains énergétiques. 

L’opération est rentable dans le temps, avec des économies sur la consommation d’énergie pouvant atteindre 30 %. Des économies sur les charges communes non négligeables sont donc envisageables. Ce chiffre varie cependant en fonction du bâtiment, de la chaudière, de l’état des tuyaux et des habitudes de consommation des habitantes et habitants.

C’est une technologie éprouvée, durable et rentable dans le temps. 

En réduisant efficacement la consommation d’énergie, elle a un impact environnemental positif et contribue à limiter les émissions de gaz à effet de serre. 

Brandon Balavoine 

MZ Bâtiment 

Hors cas exceptionnels de fuite ou de dégradation des installations, la solution de calorifugeage a une bonne durée de vie, d’environ 15 ans. Par ailleurs, comme évoqué précédemment, elle n’est pas excessivement chère. Enfin, sa mise en place, simple et rapide, se fait en général sans difficultés.

Les travaux de calorifugeage en copropriété sont en principe peu contraignants. En effet, ils ne nécessitent aucun perçage. Par ailleurs, ils sont peu intrusifs puisque les zones d’intervention sont principalement les caves et les parkings. Le retrait d’anciens isolants en plâtre peut produire un peu de poussière, mais le chantier reste facilement propre avec un nettoyage régulier.

Cependant, une coordination légère peut être demandée aux copropriétaires, notamment pour accéder aux caves privatives dans lesquelles passent les tuyaux. Certains copropriétaires refusent parfois d’ouvrir leur cave privative. Dans ce cas, les gains énergétiques peuvent être réduits puisqu’une section de tuyau se retrouve alors sans isolation. Concernant les parkings, l’entreprise peut occasionnellement demander aux habitantes et habitants un déplacement ponctuel de leur véhicule afin de pouvoir travailler dans les meilleures conditions. Les travaux sont rapides et souvent livrés en deux semaines, ce qui limite la gêne occasionnée.

1 - Visite et métrage

L’opération commence avec une visite technique du chantier. L’entreprise repère le réseau et les tuyaux chauds et vérifie l’état de l’isolant actuel et son épaisseur.  L’entièreté du chantier est chiffrée en mètres afin d’établir un devis.

2 - Organisation du chantier

Une fois le devis accepté, une planification des zones (notamment des caves et des parkings) a lieu. Les copropriétaires peuvent être contactés pour une ouverture de cave privative à un horaire donné, ou pour un déplacement ponctuel de véhicule.

3 - Démontage de l’ancien isolant

Ensuite, le chantier débute. L’ancien isolant est complètement enlevé des tuyaux, il est découpé, mis en sac et envoyé en déchetterie professionnelle. Certaines sections de tuyaux très abîmées ou rouillées peuvent être remplacées par une entreprise de plomberie si nécessaire. Cela reste assez rare.

4 - Pose du nouvel isolant

Le nouvel isolant est posé sur les tuyaux nettoyés. Il s’agit généralement d’une coquille en laine de roche, actuellement le meilleur matériau en termes de performance calorifique.

Une protection mécanique, aussi appelée finition, est ensuite collée ou assemblée au-dessus de l’isolant. Deux grands types de finition existent: en aluminium ou en PVC, en fonction de l’endroit où se trouve le tuyau. La finition PVC, beaucoup plus résistante, convient mieux à des tuyaux se trouvant dans des zones fréquentées par les habitantes et habitants. La finition aluminium, plus simple à installer, moins chère mais moins résistante, est à privilégier dans les zones restantes. 

5 - Fin des travaux

Dès la fin des travaux, un tour du chantier est organisé avec le responsable de syndic, ce qui permet de clôturer les opérations.

Depuis août 2025, l’opération de calorifugeage n’est plus éligible aux aides CEE. Il n’y a, par ailleurs, pas d’aide spécifique au calorifugeage en cours.  

Les aides CEE sont cependant toujours disponibles sur l’isolation des points singuliers en chaufferie (vannes, coudes, etc.), opération très utile à faire en complément du calorifugeage.

Le calorifugeage est un geste simple, discret et rentable. Il est bénéfique à la fois pour les économies d’énergie et pour l’environnement.

Les travaux sont rapides, peu contraignants et ont un impact positif durable sur la performance énergétique des bâtiments.